Axes scientifiques du réseau
Historiquement, trois axes ont contribué à fédérer les membres du Réseau. Un quatrième s’est imposé après l’Élargissement de 2007, qui a mobilisé les adhérents sur les grandes problématiques de l’Union Européenne.
Le premier axe traite de l’évolution des entreprises et des marchés en Europe et couvre la décennie 1990-2000. Il s’agit d’analyser la réponse des entreprises françaises au développement des nouveaux marchés d’Europe Centrale après la chute du mur de Berlin. Ce programme bénéficie du concours d’entreprises françaises et d’organismes tels que les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Postes d’Expansion Économique en France et à l’étranger. En Europe centrale, le but est également de faciliter le développement des échanges inter-universitaires et interentreprises. Trois actions vont marquer l’évolution de la coopération scientifique au sein du réseau entre 1990 et 2003.
La première recherche est conduite entre 1991 et 1994, avec la Chaire de Management de l’Université de Lodz, établissement avec lequel l’Université de Grenoble II avait signé un accord de coopération dès 1989. Elle définit une orientation nouvelle de recherche en gestion destinée à mieux comprendre les échanges industriels franco-polonais. Ce programme est financé par les Actions thématiques programmées dites ATP, initiées par le Ministère des Affaires Étrangères en collaboration avec le Comité scientifique polonais chargé des évaluations de projets conjoints (KBN). Des relations scientifiques (publications, cotutelle de thèses, projets européens) sont développées avec d’autres universités, notamment, Cracovie et Poznan.
La deuxième Conférence internationale du Réseau est organisée en 1995, sur le thème de la restructuration de l’entreprise dans les économies en transition, en partenariat avec l’Université Économique de Poznan et l’École Franco-Polonaise en Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
En 1999, l’Université Économique de Katowice et l’Université Pierre Mendès France de Grenoble officialisent une coopération dans le domaine du Marketing et de l’innovation pédagogique. Au cours de la même année, Katowice organise la cinquième Conférence Internationale du Réseau PGV sur « Le consommateur et l’entreprise dans l’espace européen ».
Le programme franco-slovaque, lancé en 1994 par le GREG et l’Université Économique de Bratislava (UEB), s’est inspiré de l’expérience acquise auprès des entreprises polonaises. La coopération scientifique, officialisée en 1998 par un accord-cadre, a pour objet d’étudier la restructuration des entreprises slovaques. Elargi au domaine de la formation, ce programme est soutenu par le Ministère français des Affaires étrangères, dans le cadre d’un contrat quadriennal visant à autonomiser la filière partiellement francophone de l’Université Economique de Bratislava (programme COCOP). Ce programme est relayé par l’Ambassade de France à Bratislava à partir de 2003. La codirection de mémoires de maîtrise par des tuteurs français et slovaques et le recours systématique à la visio conférence constituent des aspects originaux du dispositif de coopération.
En 2000, l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi (Roumanie) entre dans le Réseau PGV. Elle conclut, peu après, un accord de coopération avec l’Université Pierre Mendès France. La partie scientifique du programme commun concerne, d’une part, la formation de doctorants roumains dans le domaine du Marketing et de l’économie, d’autre part, la coopération économique franco-roumaine dans le contexte de l’intégration européenne. Des liens se développent avec l’Ecole doctorale de Management et de Marketing de Iasi. L’université Cuza organise, en 2000, la septième Conférence du Réseau sur le thème « Dialogues culturels et développement économique européen ». Une autre université roumaine, celle de Timisoara Ouest rejoint le Réseau et participe au programme sur le management de la transition.
Le début des années 2000 est un moment charnière pour le Réseau PGV qui dispose d’un mode de fonctionnement scientifique homogène et d’une expertise acquise au cours des années précédentes. Le nouveau contexte européen et le marché unifié égalisent les conditions de compétitivité économique entre les entreprises et placent les consommateurs et les entreprises sur un marché international et mondial. La question posée est celle de la restructuration des entreprises à l’Est et d’un modèle de management spécifique. Le programme regroupe l’ensemble des adhérents et constituera, pour plusieurs années, le thème scientifique majeur du Réseau. La problématique de cette recherche internationale et interdisciplinaire est celle des transformations opérées dans la culture des entreprises par suite de l’introduction des principes de l’économie de marché.
Dans cette perspective, le Réseau PGV développe, entre 2000 et 2004, des recherches multilatérales dans les pays membres de l’Accord CEFTA et associées (Bulgarie, Hongrie, Pologne, République Tchèque, Roumanie et Slovaquie). L’objectif est d’analyser l’application du modèle managérial anglo-saxon aux pays en transition, tout en tenant compte des spécificités nationales des entreprises. La base d’informations constituée entre 1999 et 2001, représente un outil de travail pour les chercheurs, les opérateurs et les institutions européennes. Le GREG, maître d’œuvre du programme, s’appuie sur les partenaires du réseau et sur les doctorants engagés dans des recherches en gestion.
L’objectif initial est de comprendre le management à l’Est, ses constantes et ses différences à l’intérieur de la zone CEFTA, dans une perspective d’intégration européenne. La mise en œuvre du programme repose sur une investigation interdisciplinaire et internationale auprès d’un échantillon d’entreprises appartenant aux pays cités.
Tous les aspects intéressant le management sont abordés à travers un questionnaire transversal traduit et administré par des partenaires spécialistes des questions d’organisation, stratégie, marketing, production, ressources humaines, comptabilité, gestion financière et gestion de l’information.
Le décloisonnement des marchés nationaux, la coordination industrielle et commerciale à l’échelle du monde induit de nouvelles globalisations des marchés sans ignorer les différences entre pays. Renforcé par les logiques managériales qui encouragent la standardisation des besoins et par la société de l’information, ce phénomène conduit les entreprises à décentraliser leur siège et à faire appel, au niveau des directions, à des concours étrangers.
L’ouverture de négociations sur les accords d’intégration européenne établit un lien direct entre l’avancement du processus de transition, condition préalable de l’intégration et l’aboutissement du processus politique d’intégration européenne. Il faut situer l’activité du réseau PGV dans ce contexte.
L’Europe à 25 puis 27 et 28 membres reste néanmoins une mosaïque de cultures que le modèle anglo-saxon et la révolution Internet ne remettront pas en cause car les relations d’affaires dépassent ce cadre. Les différences culturelles sont marquées et se manifestent aux niveaux de la culture nationale, de la culture d’entreprises et de la culture personnelle des dirigeants. L’influence des contextes culturels sur les stratégies d’internationalisation est un domaine de recherche nouveau. Des études dans différentes régions du monde ont mis en évidence quelques spécificités dans l’adaptation du modèle anglo-saxon qui reste la référence commune.
Dans le domaine managérial, les questions concernent l’organisation du travail dans le temps, la communication entre personnes, la conception du travail, la prise de décision, l’autorité et le contrôle. Elles doivent également porter sur la recherche, la formation, la technologie, la culture, le transfert des savoirs et des savoir-faire, la création d’entreprises, le rôle des Etats et des collectivités territoriales, la mobilité du travail… L’influence de la culture nationale sur le management de l’entreprise et sur la vie des affaires est une réalité. Les stratégies globales développées dans les années 1990 ont été abandonnées, au profit de formes plus adaptées au contexte local.
Un quatrième s’est imposé après l’Élargissement de 2007, qui a mobilisé les adhérents sur les grandes problématiques de l’Union Européenne.
Après les deux élargissements de l’Europe, respectivement en 2004 et 2007 et au fil des conférences internationales, les problématiques évoluent. Le réseau PGV élargit son horizon, sort du champ de la restructuration des entreprises, des économies et des sociétés pour entrer dans ce qu’il est convenu d’appeler les défis de l’Union européenne. Le thème des conférences internationales – crise mondiale, développement durable, compétitivité … n’entraînent aucune différenciation structurelle de type Est-Ouest. L’appartenance à un pays n’est plus, de ce point de vue, un signe distinctif. Le Réseau se tourne vers des thématiques européennes déjà mises en évidence au cours des années précédentes. Il en ressort un certain nombre d’axes potentiels qui regroupent des sous-ensembles de chercheurs, indépendamment de leur nationalité.
Fort de leur expérience et de l’ancienneté de leur coopération, les membres du réseau PGV structurent leurs relations dans le cadre d’un programme intitulé : Observatoire des Dynamiques socio-économiques européennes (ODYSSEE)
Le programme se décline en trois thèmes principaux.
1. Cohésion politique, sociale et culturelle du modèle européen
2. Economie de marché, Entreprise européenne
3. Approche territoriale
A l’intérieur de chacun de ces axes, les thématiques annoncées correspondent à des éventails de compétences et d’expériences.